Silence… on danse !

Voilà une idée qui ne fera pas de bruit et c’est justement le but. Début juillet, une grande soirée dansante a été organisée à Grenoble sur un concept qui nous vient droit de Grande Bretagne : la discothèque silencieuse. Silencieuse pour les riverains seulement, c’est pourquoi on a pu réunir des centaines de danseurs au parc Paul Mistral de Grenoble jusqu’à 3 heures du mat’. Je vous donne le truc : 8000 casques audio, HF stéréo, ont été distribués devant le dancefloor. On pouvait même basculer d’une ambiance musicale à l’autre, puisque deux DJ opéraient simultanément sur deux canaux différents. Ils furent même 9 DJ à se relayer durant cette soirée insolite où chacun se trémoussait en silence.

C’est énorme : on a enlevé le bruit ! Cette audace me ravit et me fait penser à la stratégie Océan bleu puisqu’elle permet d’imaginer la suppression d’un critère clé sur lequel se battent tous les concurrents. Ainsi, le Cirque du Soleil a osé supprimer les animaux de son spectacle ou encore Body Shop a osé vendre du cosmétique dans des flacons ou des pots purement fonctionnels et sans aucun glamour.

Je rappelle que cette méthode procède des travaux de Renée Mauborgne et W. Chan Kim, enseignants à l’Insead et auteurs de « Stratégie Océan Bleu ».

En deux mots, la stratégie Océan bleu conduit créer un nouvel espace de marché, vide de concurrent ! Le travail commence par l’observation des attributs des produits/services sur lesquels se joue la compétition afin de décomposer la concurrence en critères-clés. On bâtit ensuite un « canevas stratégique » afin de visualiser le niveau requis pour chaque critère (faible, moyen….).

Un nouveau positionnement stratégique va naître de la manière de reconsidérer ces critères:
– Quels critères faut-il éliminer parmi ceux communément admis ?
– Lequels faut-il  réduire ou bien rehausser par rapport aux normes du secteur ?
– Lequels faut-il enfin créer parce que le marché ne les propose pas ? (vive la créativité).

C’est ainsi que le Cirque du Soleil a connu un succès international, tandis que le cirque traditionnel déclinait, en offrant au spectateur une expérience inédite, à partir d’une redéfinition des facteurs-clés : par exemple, on supprime les animaux (le plus onéreux) ; on conserve le chapiteau ou les acrobates ; on améliore le confort intérieur ou la localisation en ville ; enfin, on introduit dans le cirque toutes les caractéristiques de la comédie musicale ou de l’opéra (un nom et une intrigue par spectacle, des costumes  éblouissants, des décors grandioses, une musique originale…)

De plus, le concept d’innovation-valeur permet d’alléger sa structure de coûts tout en augmentant la valeur perçue par le client.

J’aime beaucoup pratiquer cette démarche ou la décliner vers des objectifs non stratégiques (comme la réduction de coût… eh oui).

Photo Flickr de Stylewalker

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