C’est pas parce qu’on a rien à dire… qu’il ne faut pas faire de pub
Un encart publicitaire m’a laissé pantois : la journaliste Valérie Trierweiler nous annonce qu’elle accueille José Garcia à l’antenne de Direct8. Elle est toute souriante, en plan large, tandis que le nom de son invité est indiqué dans le coin. C’est à se demander si chez Direct8, comme ailleurs, l’invité ne sert pas de faire-valoir à l’animateur de l’émission…
Cela pourrait se concevoir lorsque vous rendez visite à un animateur qui assure le spectacle, du type showman, mais pour un journaliste politique, cela me dépasse un peu. Remarquez bien que je ne prends pas José Garcia en pitié, d’autant qu’il vient en service commandé pour faire la promo de son dernier film (« La vérité si je mens »).
Au final, cette pub m’apparait bien pathétique. A l’image d’un système qui se mord la queue faute d’idée neuve et qui nous sert le même concept d’émission vu et revu cent fois : le présentateur superstar face à l’invité VRP. Le syndrome Drucker, qui se flatte souvent « d’être vendu avec le poste télé ».
Rendons à Direct8 la singularité qui lui appartient : communiquer sur celle qui deviendra probablement la première dame de France. On ne sort pas du pathétique, décidemment.
La créativité, c’est parfois un petit détail qui change tout et qui peut rapporter gros. L’émission « L’amour est aveugle » organise des rencontres amoureuses dans le noir total. Un carton ! Fallait y penser.
En matière de divertissement, on peut se permettre bien des fantaisies, d’accord, mais en matière politique, comment innover même un peu ? Je vous propose les deux idées suivantes, alléguant qu’on peut en avoir mille autres, l’imagination étant infinie.
D’abord, une idée que l’on pourrait baptiser « le chalet », sous entendu bloqué par la neige. Le jeu consisterait à enfermer deux adversaires politiques dans une même pièce à l’ambiance cosy (du genre feu de cheminée, fauteuil en cuir…) pendant un temps imparti. Pas d’animateur, surtout pas, mais une batterie de caméras. Les participants se disent ce qu’ils veulent, quand ils le veulent. Je pense que l’on aurait des surprises de tous ordres et pour le moins des conversations inattendues et des révélations personnelles.
Seconde idée : transposer le concept des 6 chapeaux de la réflexion d’Edward de Bono à une émission politique. Cela permettrait de dépasser les polémiques habituelles du pour ou du contre au profit d’un examen intelligent d’une problématique (les acteurs politiques auraient donc l’occasion montrer qu’ils sont intelligents, au lieu de défendre un crédo en toute mauvaise foi. Révolutionnaire.)
Très simple à mettre en oeuvre, cette technique, qui a valu à son auteur une renommée internationale, permet d’organiser la réflexion selon six points de vue successifs (ou modes de pensée) symbolisés par des chapeaux virtuels de couleurs différentes. Pendant l’émission, grâce à l’animateur, tout le monde va orienter sa réflexion dans le même sens et au même moment : le chapeau jaune pour positiver, le chapeau noir pour être prudent, le vert pour être créatif…
A l’opposé des débats stériles, les six chapeaux permettent de sortir des cadres de réflexion habituels pour trouver des solutions originales et… consensuelles.
On pourrait toutefois essayer, non ?