Ah, si j’étais patron de chaîne…
On parle tout le temps d’innovation, mais si on pouvait seulement reformater ou réguler les choses dans certains cas, il s’agirait de révolution !
Je pense à la télévision. Instrument fabuleux en soi. J’émets ces trois vœux.
Premier vœu : réduire le nombre d’invités qui viennent essentiellement présenter leur « actualité ». Marre du téléshopping permanent et systématique !
Second vœu : entendre des journalistes parler moins longtemps que leurs invités. Au fait, pourquoi ne préparent-ils pas des questions courtes et percutantes ? Je suppose qu’une question longuement formulée maximise leur temps de présence à l’écran. Ensuite, pourquoi ne pas autoriser l’invité à prendre plus d’une seconde de réflexion, sans devoir le « relancer » ? Ajouter les coupures de paroles et l’entretien devient intellectuellement insipide tant il est livré haché menu.
(L’exception qui a confirmé la règle fut Philippe Labro, animant Ombres et Lumières. En respectant le silence de ses invités, en le cultivant même, il a obtenu beaucoup de profondeur, de subtilité et d’aveux… )
Troisième vœu : j’ai gardé le pire pour la fin. J’aimerais que les spectateurs présents sur les plateaux de télévision cessent d’applaudir frénétiquement, compulsivement, à propos de tout et de rien. Ce n’est même plus possible d’entendre trois notes de musique, sans que le public se sente obligé de battre la mesure en frappant des mains. Même incontinence vis-à-vis de la musique classique si l’air est un peu gai et entraînant.
Par malheur, les spectateurs devant l’écran sont contaminés par cette « circus attitude« . On le constate lorsqu’ils sortent au spectacle : c’est à croire que leur but principal est de venir faire la claque, dans un élan collectif et irrépressible. Par exemple, lors d’un spectacle comique : un, je ris, deux, j’applaudis pour dire merci d’avoir ri.
En comparaison, les stades de foot deviennent des havres de raffinement puisqu’on applaudit seulement les belles actions ou les beaux gestes !
Photo Flickr de martinhoward